La plainte de NOYB contre Bumble : une question de consentement dans l’ère de l’IA
Publié le 26 juin 2025
L’organisation NOYB (None of Your Business), dédiée à la protection de la vie privée en ligne, a récemment déposé une plainte contre l’application de rencontre américaine Bumble. Cette action a été lancée auprès de l’autorité autrichienne régissant la protection des données (Datenschutzbehörde ou DSB), semblable à la CNIL en France.
Des outils d’IA controversés
NOYB accuse Bumble d’avoir mis en place un outil basé sur l’intelligence artificielle sans respecter les droits des utilisateurs européens, notamment en matière de consentement. Le principal point de contestation concerne une fonctionnalité du service, nommée Bumble for Friends (BFF), introduite en décembre 2023.
Cet outil, intitulé AI Icebreakers, utilise la technologie de ChatGPT d’OpenAI pour générer des messages destinés à faciliter les interactions entre utilisateurs. Pour fonctionner, ces outils nécessitent l’utilisation de données personnelles des utilisateurs, telles que l’âge, le métier et la localisation. Cependant, c’est ici que réside le problème selon NOYB : le consentement nécessaire au traitement de ces données n’est pas correctement demandé.
Un consentement discutable
L’ONG souligne qu’à aucun moment ce choix, devant être « libre, spécifique, éclairé et univoque » conformément au Règlement général sur la protection des données (RGPD), n’est respecté. Une simple bannière s’affiche pour informer les utilisateurs du fonctionnement de cet outil, mais elle ne propose qu’une option « OK » ou une croix d’annulation, ce qui, pour NOYB, constitue une forme de consentement trompeuse.

Une perspective alarmante
Lisa Steinfeld, juriste au sein de NOYB, exprime ses préoccupations : « Bumble impose ses outils d’IA à des millions d’utilisateurs européens sans jamais leur demander leur consentement. Au contraire, leurs données personnelles sont envoyées chez OpenAI, où elles alimentent les systèmes d’IA de l’entreprise. » Elle ajoute que « l’application de rencontre est tellement désespérée de ne pas rater la mode de l’IA qu’elle piétine les droits fondamentaux de ses utilisateurs. »
À l’heure actuelle, Bumble n’a pas répondu aux demandes d’éclaircissement formulées par notre équipe.
En savoir plus
Pour approfondir le sujet, nous vous proposons un article à lire en parallèle : L’ONG NOYB attaque OpenAI pour diffamation envers un citoyen norvégien.