Dans un contexte où les technologies d’intelligence artificielle prennent une place de plus en plus importante dans notre vie quotidienne, une récente étude du Massachussets Institute of Technology (MIT) attire l’attention. Elle a pour objectif d’évaluer l’impact de l’utilisation de ChatGPT sur notre activité cérébrale lors de l’écriture d’un texte, mais ses résultats suscitent déjà des controverses.
Des accusations virulentes contre l’IA
Depuis la sortie de l’IA générative ChatGPT fin 2022, des voix s’élèvent sur les réseaux sociaux pour affirmer que son utilisation pourrait avoir des effets néfastes sur notre intellect. Des commentaires comme “ChatGPT vous rend idiot” ou “ChatGPT grille votre cerveau” ont fleuri, notamment suite à cette nouvelle étude publiée le 10 juin 2025.
Les détails de l’étude
Les chercheurs du MIT ont examiné l’activité cérébrale de 54 participants âgés de 18 à 39 ans, affectés à trois groupes différents : l’un utilisant ChatGPT, un autre utilisant un moteur de recherche classique, et le dernier se basant uniquement sur ses propres capacités. Les résultats, obtenus via un électroencéphalogramme, montrent que le groupe utilisant l’IA avait des connexions cérébrales moins étendues que ceux qui n’en avaient pas besoin.
“La connectivité cérébrale diminue systématiquement avec la quantité d’aide extérieure.”
Des chercheurs du MIT
Des interprétations exagérées ?
Les résultats ont conduit à des titres sensationnalistes dans des médias comme Les Echos, affirment que l’étude prouve une “perte massive de capacités cognitives” chez les utilisateurs de ChatGPT. Toutefois, ces conclusions ont été contestées par certains experts qui pointent les faiblesses méthodologiques de l’étude.
Premièrement, l’échantillon de l’étude est jugé peu représentatif, la majorité des participants étant issus du milieu académique de Boston. De plus, les critiques portent sur la validité de l’électroencéphalogramme utilisé, prônant plutôt l’utilisation d’IRM fonctionnelle pour des résultats plus fiables.
Les limites de l’interprétation des résultats
Marc Cavazza, spécialiste en neurosciences, souligne que l’étude ne permet pas d’établir un lien direct entre la réduction de l’activité cérébrale et une perte de compétence cognitive : “Dire que si on n’écrit pas soi-même, on a moins de charge cognitive, c’est assez évident !”
“Il est prématuré de tirer des conclusions définitives sur les conséquences d’un usage régulier de l’IA.”
Marc Cavazza, spécialiste de l’IA
Réactions des auteurs de l’étude
Nataliya Kosmyna, l’une des auteures, a cherché à clarifier les interprétations de l’étude en remarquant qu’il n’y avait pas suffisamment de données pour tirer des conclusions fortes. Selon elle, les réactions sur les réseaux sociaux montrent un “biais de confirmation réel et fort”.
Conclusion et perspectives futures
Cette étude du MIT soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. L’idée que l’IA pourrait affecter notre cognition mérite d’être explorée avec prudence et rigueur scientifique.
Il est clair que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les effets de l’IA sur notre fonctionnement cérébral, afin d’éviter des conclusions hâtives et sensationnalistes qui peuvent influencer la perception publique de ces technologies.